Ils sont venus de toute l'Europe, en marchant.

Les "indignés" ont investi la ville de Bruxelles durant l'été et l'automne 2011, avec des ateliers, des assemblées, et une grande manifestation le 15 octobre, rassemblant plusieurs milliers de personnes, synchronisés à plusieurs milliers d'autres manifestant au même moment dans d'autres villes.

Hétérogènes, ne portant aucune revendication au-dessus d'une autre, mais plutôt une multitude de revendications qui se cristallisent par une colère partagée envers une corruption généralisée des sphères du pouvoir, ceux que les médias ont emprisonné dans la mièvrerie Hesselienne du terme "indignés" ont contribué à ce frisson de fin d'un monde et de début d'un autre, qui perclut actuellement toutes les sociétés par l'apparition de désordres cathartiques et régénérants.

C'est ce grand désordre occasionné, provoquant l'apparition de possibles, leurs prémices et leurs promesses, qui attirent ici notre intérêt, et explique cette série de reportages sonores sur le mouvement des "indignés".


La piste 1 est un extrait des conversations qui avaient lieu sur la place de Moscou lorsque les indignés qui l'occupaient y tenaient des assemblées.

La piste 2 est une performance du collectif de "la République Sans Tout Ça", qui consistait à occuper le métro en y alternant chaises musicales et lectures sur les évènements dans le monde (printemps arabe, indignés, révolution égyptienne...).

Les pistes 3, 4 et 5 racontent la tentative des indignés de prendre la place Flagey pour l'occuper, qui réussit en premier lieu mais qui se termine par une répression policière musclée et l'éviction des indignés de la place.

La piste 6 relate la grande manifestation du 15 octobre, et s'attarde sur un mouvement de contre-manifestation par des "artistes de droite", qui venait bousculer les indignés, une perturbation orchestrée par le collectif "Manifestement".


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They came from all over Europe, walking.

The "indignados" invested the city of Brussels during the summer and automn 2011, with workshops, assemblies, and a huge demonstration the 15th of october, gathering thousands of people, synchronised with other thousands demonstrating at the same time in other cities.

Heterogeneous, without bearing any statement above another but rather a multitude of statements crystallized by a shared anger against a generalized corruption of the powers that be, those people that the media confined into the Hesselian mushiness of the "indignados" designation have contributed to the feeling that one world is ending and another one is coming into being, a feeling which arise with these outbreaks of cathartic and regenerative disorders.

It is this great disorder, that provokes the appearance of possibilities, their presages and their promises, which interest us here, and explain this series of sound testimonies about the movement of the "indignados".